Guerre en Ukraine : face au Kremlin, un journal indépendant russe écrit grâce à Bitcoin
Les cryptos à la rescousse des médias – Pour faire face aux impacts de la guerre en Ukraine, ce média indépendant russe doit maintenant compter uniquement sur des fonds étrangers. Ces derniers lui sont envoyés sous forme de monnaies fiduciaires ou de cryptomonnaies, telles que Bitcoin (BTC).
Du Bitcoin et de l’Ether pour financer l’indépendance journalistique en Russie
Le financement traditionnel du média indépendant russe Meduza via des roubles figure parmi les victimes de la guerre en Ukraine. Le média a dû se tourner vers les cryptomonnaies pour pouvoir financer ses activités. En tant que média indépendant, Meduza subit depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, les pressions de l’Administration Poutine.
Les autorités répriment en effet les reportages indépendants qui tentent de couvrir le conflit chez le voisin ukrainien. Des conditions peu favorables au développement du « vrai » métier de journaliste dans le pays. En plus, Meduza avait déjà été désigné, en 2021, comme étant un « agent étranger » par le gouvernement russe.
Un financement international permis par la cryptomonnaie
Compte tenu de ce contexte difficile, le média souhaitait alors réinstaller ses 25 journalistes en Lettonie. Ce déménagement et la poursuite des activités du journal sont toutefois confrontés au manque de financement.
Meduza ne peut plus compter sur le soutien de ses 30 000 lecteurs russes. En effet, ils ne peuvent plus réaliser des paiements via Stripe. La passerelle de paiement a dû suspendre ses services en Russie pour se conformer aux sanctions imposées par les États-Unis et leurs alliés.
Pour obtenir les ressources financières dont il a besoin, Meduza doit donc s’adresser à un public international et élargir les moyens de paiement qu’ils acceptent : carte, virement bancaire, PayPal, et cryptomonnaies – le Bitcoin (BTC), l’Ether (ETH), le Binance coin (BNB), les tokens BEP-20 de la Binance Smart Chain, le Tether (USDT), le Monero (XMR), et le Zcash (ZEC).
Les adresses BTC et ETH affichées sur le site du média détiennent actuellement 3,75 BTC – un peu plus de 110 000 dollars – et 49,92 ETH – un peu plus de 110 000 dollars.
Le rédacteur en chef de Meduza, Ivan Kolpakov, a indiqué que le média avait reçu environ la moitié des fonds dont il a besoin. En outre, il a souligné que Meduza dépend, pour la première fois, intégralement des financements venant de l’étranger.
Certains médias ont donc besoin des cryptomonnaies pour pouvoir continuer à fonctionner. D’autres, quant à eux, ont plutôt choisi de fermer leurs portes à Bitcoin et a ses cadets, en évoquant des préoccupations environnementales.