La fête est finie – Pourquoi la chasse aux cryptomonnaies anonymes ne fait que commencer
Fini l’anonymat ? – Sale temps pour les cryptomonnaies dites « anonymes ». Eh, oui ! Certaines d’entre elles viennent d’être retirées purement et simplement de la plateforme d’échange Bittrex. Malheureusement, cette tendance risque davantage de s’accélérer, comme nous allons le voir.
Monero, Dash et Zcash abandonnés aux oubliettes par Bittrex
Dans une annonce parue sur leur site de support, les équipes de la crypto-bourse Bittrex préviennent leurs clients qu’elles vont délister les cryptomonnaies Monero (XMR), Dash et Zcash (ZEC), toutes les 3 connues pour leurs transactions anonymes.
En tout, ce seront 11 paires de devises de cotation avec Bitcoin (BTC), Ethereum (ETH), Tether (USDT) et le dollar qui seront retirées de l’offre de trading de Bittrex dès le vendredi 15 janvier prochain.
À partir de là, non seulement les échanges ne seront plus possibles, mais les clients de Bittrex n’auront que 30 jours pour retirer leurs MNR, DASH, et ZEC de la plateforme, ce qui nous amènerait au 14 février pour les derniers retraits.
Le pire est que Bittrex n’a donné aucune raison pour ces délistings. Bien évidemment, vu la composante anonyme des 3 cryptos en question, on se doute qu’il s’agit là d’une crainte de problèmes liés aux réglementations, de plus en plus exigeantes en matière de surveillance des clients de crypto-bourses.
Les régulations ne laissent plus aucune place à la vie privée
Alors que Zcash et Dash proposent des transactions anonymes optionnelles, celles sur Monero sont toutes mixées systématiquement, les rendant anonymes par défaut. Dans tous les cas, cela ne semble pas du tout plaire aux États et autres organismes de surveillance du respect des règles anti-blanchiment d’argent (AML).
Sans même parler du cas extrême de la France, dont le gouvernement a choisi de tuer les acteurs de la cryptosphère française par une ordonnance, partout autour du monde, les législations se sont durcies contre les cryptos.
Que ce soit en Corée du Sud dès novembre, ou aux États-Unis dernièrement, l’étau réglementaire se resserre. Le but de la manœuvre est bien sûr de pouvoir taxer jusqu’au dernier centime tout ce qui peut être taxé.
Les 37 pays de l’OCDE sont d’ailleurs d’accord pour trouver un cadre commun d’imposition des crypto-actifs. Autant dire que les cryptomonnaies, dont les transactions pourraient ne pas être tracées de A à Z risquent de ne plus avoir la cote sur les plateformes d’échange centralisées, bientôt ultra-surveillées.
Verrons-nous ces cryptomonnaies, et d’autres qui revendiquent la protection de la vie privée de leurs utilisateurs, être passées au broyeur par les régulateurs ? Espérons qu’elles y survivront, mais l’avenir s’annonce malheureusement incertain pour les cryptos anonymes.