Darknet : La Russie condamne le fondateur du marché Hydra à la prison à vie
Une hydre décapitée. Le secteur des cryptomonnaies est régulièrement associé à des activités illégales. Pourtant, ces dernières représentent une part infime de l’utilisation de ces tokens. Toutefois, certaines affaires font les gros titres. C’est notamment le cas de la plateforme Hydra, présentée comme le plus important marché noir du darknet. Une activité définitivement close en 2022 par les autorités allemandes. Mais c’est la justice russe qui vient de condamner son fondateur Stanislav Moiseev à la prison à perpétuité.
- Le marché noir Hydra, autrefois le plus vaste du darknet, a été fermé par les autorités allemandes en 2022.
- Le fondateur de Hydra, Stanislav Moiseev, a été condamné à la prison à perpétuité par la justice russe.
Le marché noir Hydra décapité
La plateforme Hydra a longtemps été considérée comme le plus important marché noir du darknet. Cela avant de se faire fermer définitivement par les autorités allemandes, en avril 2022.
Une place de marché illicite qui a connu son heure de gloire entre 2015 et 2021. Car elle représentait à cette époque 80 % de l’ensemble des transactions crypto associées au darknet. Avec un chiffre d’affaires estimé à 5,2 milliards de dollars sur cette période.
Autant dire qu’elle était une véritable plaie numérique pour les autorités en charge de la lutte contre la cybercriminalité. D’autant plus dans le domaine des données de cartes de crédit volées, des fausses monnaies et autres documents d’identité contrefaits.
C’est la raison pour laquelle son démantèlement a été accompagné de la saisie de près d’une tonne de drogues et de substances psychotropes. Et, bien évidemment, de l’arrestation de ses principaux responsables.
Le fondateur Stanislav Moiseev condamné à la prison à vie
Une affaire qui vient de connaître un dénouement judiciaire, suite à la condamnation du fondateur de Hydra, Stanislav Moiseev. Ce dernier reconnu coupable par un tribunal régional de Moscou d’avoir organisé « une communauté criminelle et produit illégalement des substances psychotropes et des médicaments. »
Un verdict qui vient de tomber, avec une peine de prison à perpétuité pour ce principal responsable. Mais également des peines allant de 8 à 23 ans de prison pour ses 15 complices. Ces derniers devront également s’acquitter d’amendes dont le montant total atteint à peine 200 000 $.
Toutes ces peines seront effectuées dans des colonies pénitentiaires sous « des régimes stricts. » Et les véhicules et propriétés des condamnés ont également été saisis.
Le fantôme de Silk Road
Le darknet est une zone de non-droit numérique dont les activités illicites sont très largement associées aux cryptomonnaies. C’est la raison pour laquelle les autorités tentent de lutter contre ces dérives. Comme par exemple en Inde, où un récent partenariat avec la société TRM Labs a permis de mettre un terme à un trafic de drogue international.
Par ailleurs, le cas de Stanislav Moiseev n’est pas sans rappeler celui de Ross Ulbricht, fondateur de Silk Road, une autre plateforme emblématique du darknet. Condamné lui aussi à la perpétuité en 2015, Ulbricht a cependant bénéficié d’un soutien massif pour sa libération, incarné par une pétition mondiale et des appels publics à la clémence.
L’affaire a même attiré l’attention de l’ancien (et nouveau) président Donald Trump, qui avait laissé entendre, lors de sa campagne, qu’il pourrait envisager une grâce présidentielle pour Ulbricht. Si Moiseev devra purger sa peine dans une colonie pénitentiaire, Ulbricht, lui, reste une figure de débat sur la sévérité des peines face à l’innovation technologique et à l’anonymat sur internet