Arnaques crypto : L’Australie part en croisade contre les escrocs et ferme plus de 5 000 plateformes frauduleuses
« Arrêter, vérifier, signaler ». Devant le nombre de plateformes frauduleuses et d’escroqueries qui circulent sur internet et les réseaux sociaux, l’Australian Securities and Investments Commission (ASIC), le régulateur australien, tire la sonnette d’alarme et exhortent ses administrés à être extrêmement prudent et à adopter des gestes simples qui tiennent en trois verbes. Arrêter de donner des informations personnelles sur des sites qui paraissent douteux et arrêter d’investir sur des plateformes qui font de la publicité sur les réseaux sociaux. Vérifier le passé de l’entreprise dans laquelle on voudrait investir, vérifier sur internet si d’autres internautes parlent d’elle et vérifier sur le site de l’ASIC si l’organisme est autorisé dans le pays. Signaler rapidement à votre banque et au régulateur le moindre problème avec une plateforme et la signaler également sur Scamwatch, le service dédié des autorités. Internet est une jungle et l’Australie entend bien y faire un grand ménage !
Le régulateur financier ferme plus de 20 sites d’escroquerie à l’investissement crypto par jour depuis début 2023 !
Le 19 août 2024, à l’occasion du premier anniversaire de la décision de l’ASIC de « freiner la prolifération des arnaques en ligne », le régulateur a publié un document portant sur les résultats de cette lutte contre les escroqueries en matière de trading et d’investissement crypto en ligne. Et tout commence comme souvent par quelques chiffres que voici : en un an, l’ASIC a supprimé 5 530 fausses plateformes d’investissement frauduleuses, a fait disparaitre 1 065 liens de phishing et a mis un terme à 615 escroqueries à l’investissement dans les cryptomonnaies. Selon ses équipes, pas moins d’1,3 milliard de dollars ont quand même été siphonnés et la vice-présidente de la Commission dénonce une situation toujours compliquée :
« Les Australiens perdent encore des milliards de dollars chaque année à cause des escroqueries. Les escrocs sont des criminels qui ciblent les poches des Australiens qui travaillent dur et ils utilisent des techniques de plus en plus sophistiquées pour voler de l’information et de l’argent. Le paysage des escroqueries évolue en effet rapidement car les développements technologiques innovants peuvent améliorer notre façon de vivre et de travailler, mais ils offrent également de nouvelles opportunités aux escrocs. Ces derniers continueront à s’adapter et à trouver de nouvelles façons d’attirer les consommateurs et l’ASIC reste proactif dans la détection et la perturbation des escroqueries d’investissement. »
Sarah Court, vice-Présidente de l’ASIC – Source : communiqué de presse
Et quand elle parle des innovations technologiques, elle fait notamment références aux deepfake et à l‘intelligence artificielle (IA) qui rend la fraude encore plus efficace.
L’intelligence artificielle est à la fois le problème et une partie de la solution
Elle poursuit ses exemples avec les personnalités préférées que les escrocs adorent utiliser pour tenter de tromper les investisseurs :
« Les fausses mentions de célébrités, y compris de personnes telles que Chris Hemsworth [acteur australien célèbre vu notamment dans Thor] et Elon Musk sont utilisées dans ces escroqueries pour inciter les consommateurs à investir avec des coûts de base plutôt faibles mais surtout avec des rendements complètement irréalistes. »
Sarah Court, vice-Présidente de l’ASIC – Source : communiqué de presse
Selon la presse spécialisée américaine, le 6 juin dernier, il existait au moins 35 chaines YouTube qui diffusaient en direct une voix du patron de Tesla générée par IA promettant de doubler votre investissement en crypto ! L’IA va donc ajouter encore plus de confusion et de possibilités pour les aigrefins 3.0 qui disposeraient donc de l‘arme fatale pour nous tromper. Mais il existe une autre façon de voir les choses et pour Ben Goertze, le PDG de SingularityNET, l’IA peut aussi être une alliée contre les escrocs.
En utilisant « des données brutes provenant de plusieurs sources », un outil de type IA pourrait vérifier « la légitimité d’une structure » avant d’y investir des fonds et éventuellement émettre avant un certain nombre de red flag qui seraient salutaires. À la fois source de problème et partie de la solution, l’IA reste évidemment un simple outil qui ne fera donc que ce qu’on lui demande : tromper les gens ou les protéger.