Changpeng Zhao (CZ) va-t-il rester bloqué aux USA jusqu’à son procès ?
Fuite ou pas fuite ? Une page se tourne avec la prise en main de la plateforme Binance par la justice des États-Unis. Et cela démontre, si c’était encore nécessaire, que le pouvoir de ce pays va bien au-delà de son seul territoire. Une zone géographique dont son désormais ex-PDG, Changpeng Zhao (CZ), aimerait bien pouvoir franchir les frontières, suite au règlement de sa caution de 175 millions de dollars. Cela afin de retrouver sa famille domiciliée aux Émirats Arabes Unis, avant la date de sa condamnation officielle prévue pour février 2024. Le problème ? Le ministère de la Justice (DOJ) estime qu’il pourrait en profiter pour fuir ses responsabilités.
CZ en pleine crise judiciaire
Cette fin d’année 2023 sera sans aucun doute marquée par le tournant réglementaire imposé à la plateforme Binance. En effet, le leader mondial des plateformes d’échange de cryptomonnaies va devoir se conformer aux exigences de surveillance émises par la justice américaine à son encontre. Le tout agrémenté d’une amende de 4,3 milliards de dollars qui fera certainement du bien à un gouvernement US proche du dépôt de bilan.
Une stratégie destinée, selon la Secrétaire du Tresor, Janet Yellen, à expulser purement et simplement Binance du territoire des États-Unis. Mais pas nécessairement son ex-PDG Changpeng Zhao…
Car de toute évidence, la partie était déjà jouée d’avance. C’est en tout cas ce que semblent révéler d’étranges coïncidences mêlants le gouvernement des États-Unis, le géant BlackRock et une approbation imminente des ETF Bitcoin spot. Avec en ligne de mire, une supposée mise à l’écart de Binance. Cela afin de se positionner sur ce marché sans avoir à souffrir de sa concurrence. Et quel meilleur moyen que de couper la tête de ce géant en exigeants le départ de son fondateur CZ.
En effet, le patron emblématique de Binance a dû céder son siège à un certain Richard Teng. Un homme présenté comme plus proche des réalités réglementaires liées aux activités controversées de cette société. Dans le même temps, CZ doit rendre des comptes au sujet des défaillances de sa plateforme en matière de surveillance des actes illicites. Il risque une peine de prison ferme au moment de sa condamnation, programmée pour février prochain. Mais la justice des États-Unis s’inquiète de le voir fuir vers Dubaï.
« Il a trois jeunes enfants et une partenaire aux Émirats arabes unis ; Une fois là-bas et face à la perspective de retourner aux États-Unis pour risquer jusqu’à 18 mois de prison, il pourrait choisir de simplement rester aux Émirats arabes unis avec sa famille. »
Gouvernement des États-Unis
Changpeng Zhao va-t-il pouvoir quitter les États-Unis avant sa condamnation ?
Payer une caution de 175 millions de dollars ne semble pas suffire à rendre sa liberté de mouvement à Changpeng Zhao. En effet, le ministère de la Justice (DOJ) des États-Unis considère qu’un doute légitime persiste quant à une potentielle fuite de l’intéressé. Car CZ est officiellement domicilié à Dubaï, où il souhaite retrouver sa famille avant la date de sa condamnation. Un pays avec lequel il n’existe pas de procédure d’extradition officielle.
C’est la raison pour laquelle ses avocats ont déposé une requête officielle en fin de semaine dernière. Un document au sein duquel ils expliquent que Changpeng Zhao ne représente pas de risque de fuite. De ce fait, la décision initiale du juge Brian Tsuchida lui permettant de quitter le territoire des États-Unis doit être respectée.
« Comme l’a constaté le juge Tsuchida, tous les faits et circonstances démontrent amplement que M. Zhao ne présente aucun risque de fuite et devrait être autorisé à résider chez lui avec sa famille aux Émirats arabes unis en attendant la condamnation. La motion du gouvernement devrait être rejetée. »
Avocats de CZ
Mais du côté du gouvernement des États-Unis, le son de cloche est bien différent. Car, finalement que représente cette caution pour le multi-milliardaire Changpeng Zhao ? Même s’il dévoilait il y a peu sa « peine » au sujet de la situation actuelle. En effet, CZ est tout à fait en capacité financière de vivre sa meilleur retraite anticipée à Dubaï. Et cela sans jamais avoir à rendre des comptes à la justice américaine. Une affaire à suivre…