NFT : les fondateurs du très branché Bored Ape Yacht Club démasqués
Le singe descend de l’Homme – Une journaliste du site Buzzfeed a rendu publique l’identité de 2 des fondateurs et créateurs de la série de NFT « Bored Apes Yacht Club » (BAYC), valant plusieurs milliards de dollars. Au vu des méthodes utilisées et du non-accord des concernés, la communauté du Web3 s’en est prise violemment à elle.
Les 2 fondateurs démasqués confirment leur identité
Buzzfeed est une société américaine de médias et de divertissement sur internet, connue pour ses méthodes racoleuses. Une de ses journalistes a révélé l’identité de 2 des fondateurs de la collection de NFT Bored Apes Yacht Club. « Gordon Goner » et « Gargamel » (leurs pseudos) sont donc Greg Solano et Wylie Aronow dans la vraie vie.
« Mon identité a été révélée contre ma volonté. Mais bon… Voici le moi du Web2 et du Web3. »
Greg Solano
La journaliste à l’origine de l’information est Katie Notopoulos. Pour découvrir l’identité des deux fondateurs, elle a tout simplement consulté les archives publiques de Yuga Labs, la société à l’origine de la collection. Yuga est immatriculée dans le Delaware (USA) avec, une adresse appartenant à Greg Solano. D’autres documents indiquent le nom d’Aronow.
À la suite de ces allégations, la CEO de Yuga Labs, Nicole Muniz, a confirmé l’identité des 2 protagonistes. Par la suite, ils se sont eux-mêmes dévoilé par le biais de leurs comptes Twitter…. non sans redire que ces révélations étaient contre leur gré.
« J’ai été balancé, donc allons-y. Voici le moi du Web2 et du Web3. »
Wylie Aronow
Des méthodes controversées et un retour de flamme
Pour justifier le fait de dévoiler des identités jusqu’ici cachées, la journaliste a fait valoir ses motivations. Celles-ci semblent très liés à notoriété du projet BAYC et aux sommes qu’ils génèrent :
« Il y a des raisons pour lesquelles, dans le monde des affaires traditionnel, le CEO ou le fondateur d’une entreprise utilise son vrai nom, non un pseudonyme. Les personnes derrière BAYC courtisent les investisseurs et dirigent une entreprise qui vaut potentiellement des milliards. Comment leur demander des comptes si vous ne savez pas qui ils sont ? »
Des interrogations qui peuvent sembler légitimes. Cependant, la révélation non consentie d’identité a soulevé des critiques de la part des membres de la communauté Web3. En effet, ils qualifient l’article de « doxxing » (le fait de divulguer des identités sur internet sans le consentement des intéressés) plutôt que de pratiques journalistiques appropriées.
Dans un tweet, le podcaster crypto Cobie a qualifié l’article de « poubelle typique de Buzzfeed », affirmant qu’il s’agissait de « doxxer les gens pour des clics et des revenus publicitaires ». Le spécialiste du capital-risque, Mike Solana, a ajouté :
« Il n’y avait absolument aucune raison de doxxer ces personnes. (…) Ce sont juste des dessins de singes. »
La journaliste a également publié une capture d’écran de menaces reçues. Dans celles-ci, une personne la menace de rendre publiques ses informations personnelles, notamment « sa localisation, son lieu de travail, le domicile de ses parents et l’adresse de ses frères et sœurs ». Pas impressionnée, sa réponse au harceleur fut laconique.
Solano et Aronow ne sont pas les premiers grands noms de l’espace crypto à avoir été publiquement démasqués cette année. Cette fois, la communauté s’en est violement prise à la journaliste à l’origine des révélations. Cette dernière accuse notamment la journaliste de vouloir faire de l’argent en surfant sur la popularité du projet BAYC et de ses fondateurs. En janvier dernier, des accusations selon lesquelles un des gestionnaires du protocole Wonderland, « 0xSifu », était en fait Michael Patryn, escroc connu de la cryptosphère, avaient fait plonger le projet dans la tourmente.