L’homme qui valait des milliards en bitcoins condamné par la France – Et maintenant ?

Une bataille judiciaire qui ne trouve pas de conclusion – Après 3 ans d’incarcération en Grèce (2017-2020), Alexander Vinnik a été extradé en France en janvier 2020, pour répondre à de multiples chefs d’accusation. L’homme est effectivement accusé d’avoir blanchi les fonds subtilisés lors du hack de MtGox à travers sa plateforme BTC-e. Très demandé par plusieurs juridictions, Vinnick faisait l’objet de différentes demandes d’extradition, émanant notamment des Etats-Unis. Avant son extradition en France, Vinnik avait entamé une grève de la faim de plusieurs semaines, pour protester contre ses conditions de détentions en Grèce et obtenir plutôt l’extradition vers la Russie, son pays d’origine.

Alexander Vinnik extradé et condamné en France

La justice française accuse Vinnik d’avoir escroqué plus de 200 ressortissants français entre 2016 et 2018. Alexander Vinnik aurait à la fois participé au blanchiment du hack ainsi qu’à des extorsions réalisées avec le ransomware Locky. Les victimes du logiciel voyaient leur ordinateur bloqué, jusqu’à ce qu’ils effectuent un paiement en cryptos sur la plateforme de Vinnik. Au terme de ces faits, Vinnik a été mis en cause pour :

• Extorsion et de tentative d’extorsion ;
• Extorsion en bande organisée ;
• Blanchiment aggravé ;
• Association de malfaiteurs.

Bien que Vinnik ait nié en bloc les faits reprochés, arguant n’être qu’un freelance aidant sur les aspects techniques de BTC-e, il a été condamné à 5 ans de prison par la justice en française en décembre 2020. La peine de prison était accompagnée d’une amende de 100 000 dollars. Néanmoins, parmi les chefs accusation cités plus haut, seul le blanchiment d’argent a été prouvé. En effet, les enquêteurs n’ont pas réussi à établir un lien entre Vinnik et les différentes adresses e-mail liées au ransomware Locky entre 2016 et 2018.

Dès l’annonce de la condamnation, les avocats de Vinnik ont signifié leur intention de faire appel pour faire juger l’affaire une seconde fois devant la Cour d’Appel de Paris.

Alexander Vinnik condamné en appel

Dans une décision du 24 juin, la Cour d’appel de Paris a confirmé le verdict de première instance. Toutefois, les avocats de Vinnik craignent que leur client soit extradé aux États-Unis, une fois qu’il aura terminé de purger sa peine de prison.

La défense de Vinnik va maintenant concentrer ses efforts pour s’assurer qu’il ne soit pas renvoyé en Grèce après avoir purgé sa peine en France. Ses avocats craignent que les autorités grecques ne l’extradent vers les USA, où il est également accusé de blanchiment d’argent. L’équipe de Vinnik prévoit maintenant de déposer un pourvoi en cassation pour innocenter et pour éviter son extradition.

« Si nous résumons ce qui s’est passé, nous devons malheureusement admettre que le tribunal a pris une décision paresseuse. Le juge n’a pas voulu enquêter sur les accusations de blanchiment d’argent, malgré le fait que les preuves de l’accusation sont loin d’être certaines. »

Frédéric Bélot, avocat d’Alexander Vinnik

Le juge français a fait valoir que les droits de Vinnik ne seraient pas violés en Grèce, un État membre de l’UE, sans reconnaître que le Russe risque d’être extradé vers les États-Unis et d’y subir un nouveau procès dans des conditions bien différentes de celles de la justice française. Enfin, la Cour d’appel de Paris a annulé l’amende imposée en première instance, ce qui semble paradoxal étant donné que cette peine pécuniaire est le corolaire de la peine de prison pour blanchiment.

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