Vitalik Buterin déclenche la polémique sur Twitter en parlant progrès des cryptomonnaies

Vitalik Buterin, le fondateur d’Ethereum (ETH), vient récemment de publier son point de vue sur les avancées de l’environnement crypto ces dernières années. Il n’en fallait pas plus pour que certaines figures de la cryptosphère viennent critiquer ce point de vue assez « Ethereum-centré », il faut bien l’avouer.

Vitalik distribue les bons et mauvais points

Le 22 novembre, Vitalik Buterin a publié sur son blog une sorte « d’état d’avancement » des cryptomonnaies et des technologies blockchains au cours des cinq années écoulées.

Alors que la prochaine mise à jour du réseau Ethereumappelée Istanbul – devrait normalement survenir durant la première semaine de décembre, le créateur de la blockchain ETH nous expose les avancées réalisées ainsi que les difficultés rencontrées sur une quinzaine de problématiques propres au secteur des cryptomonnaies.

Selon Vitalik Buterin, les deux principales avancées qui ont eu lieu dans la cryptosphère – depuis son premier avis sur la question datant de 2014 – sont les travaux sur les SNARKs, et sur le Proof-of-Stake (PoS).

Rappelons que les SNARKs, connus par les crypto-afficionados pour leur utilisation dans la cryptomonnaie Zcash (ZEC), sont à la fois une technologie visant une meilleure confidentialité (transactions privées), mais pouvant également servir à atteindre une plus grande scalabilité (en agrégeant des transactions en lots).

Quant à la preuve d’enjeu (PoS), pour faire simple, Vitalik Buterin considère que c’est un bien meilleur consensus que la preuve de travail (Proof-of-Work, PoW), laquelle est pour rappel le pilier du fonctionnement de Bitcoin. Là où le PoW nécessite de la puissance de calcul (mining) pour valider les blocs de transactions, le PoS nécessite « simplement » de stocker des coins et de les mettre sous séquestre (staking) pour valider les blocs. Et justement, le réseau ETH vise à passer du PoW au PoS, notamment avec le protocole Casper.

Un point de vue critiqué

Même sans être « pro » ou « anti » quoi que ce soit, on remarquera que Vitalik Buterin considère que les plus belles avancées correspondent – comme par hasard – aux recherches principalement menées sur Ethereum. Un plébiscite pour les orientations du réseau ETH, en somme.

Les critiques n’ont donc pas tardé à tomber. L’une des plus cinglantes est venue de Bram Cohen, le créateur de BitTorrent : dans un post fleuve sur Twitter, il est revenu sur de nombreux points mentionnés par le fondateur d’ETH.

Concernant la scalabilité des blockchains, là où Vitalik plébiscite le sharding (technologie étudiée par Ethereum), Bram Cohen y préfère largement les réseaux de canaux de paiement, à la façon du Lightning Network de Bitcoin qui « sont beaucoup plus attrayants à bien des égards ». Certains diront que tous les goûts sont dans la nature.

Pour autant, Bram Cohen n’en est pas resté là, détaillant un contre-argumentaire s’attaquant également aux SNARKs : il pense qu’il ne faut pas encore s’y « intéresser trop sérieusement [pour des cas d’utilisations] avant quelques années, tout [n’étant pas encore] pleinement étudié ». Si l’argument peut s’entendre, notons cependant qu’il peut paraître assez léger :

Pour citer un dernier point contesté, le créateur de BitTorrent pense qu’appliquer le consensus PoS à Ethereum « continue d’être une mauvaise idée ». Il craint en effet que ce consensus n’affaiblisse fortement la sécurité du réseau ETH, entraînant potentiellement « toute une série de problèmes techniques supplémentaires ».

Dire qu’il y a autant de points de vue dans la cryptosphère qu’elle compte de cryptomonnaies serait peut-être un peu exagéré, et pourtant… Au delà de la technique pure, et comme habituellement, les débats sont aussi souvent affaire de personnalités et de figures : ceci explique sans doute – aussi – cela, les prises de position de Vitalik Buterin étant souvent abondamment commentées par les milieux maximalistes bitcoiners.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.