OneCoin : la justice américaine s’attaque au célèbre crypto-ponzi planétaire
Un coin pour les amener tous, et dans les ténèbres les lier – L’info est tombée vendredi 8 mars, par la voie d’un communiqué de presse du District Sud de New York : la justice américaine est officiellement entrée dans la danse de la lutte anti-crime mondiale contre OneCoin, gigantesque arnaque organisée selon un schéma classique de Pyramide de Ponzi.
Les responsables de cette sombre entreprise commencent à être rattrapés par leurs actes passés, mais la traque ne semble que commencer.
Explications.
Le Ponzi blockchainisé
OneCoin, c’est l’histoire d’un empire bâti sur du vent, dans l’alliage habile d’un bon vieux Ponzi des familles enrobé d’un écrin high-tech cryptomonétaire. Lancé depuis la Bulgarie en 2014 par Ruja Ignatova, grande prêtresse de la société mère OneCoin Ltd., ce coin supposément révolutionnaire fut utilisé comme prétexte pour promettre des retours faramineux à des particuliers contre le versement d’investissements conséquents. Ces victimes se voyaient ensuite proposé de devenir évangélistes de OneCoin contre rémunération… laquelle était évidemment tirée des apports des convaincus suivants.
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Nous ne reviendrons pas en détail sur l’épopée OneCoin Ltd., tant leurs réseaux de récolte de fonds via sociétés écrans, leurs connexions douteuses ou l’inexistence du supposé coin même ont déjà été documentées, notamment par Street Press.
Pour rappel, nous vous invitons à consulter cette trilogie sous la plume du journaliste Maxime Grimbert (ici, là, ou encore par ici).
Au-delà d’illustrer les conséquences tragiques bien réelles pour les “épargnants” OneCoin, cette série journalistique ferait une adaptation cinématographique sidérante pour les épargnés de cette cyberarnaque.
Une crypto qui se passait même de blockchain
Le procureur américain en charge de l’affaire précise dans son communiqué que tout était bien faux dans la fable OneCoin : même la blockchain censée soutenir le OneCoin n’existerait pas, même si les fondateurs se justifiaient en évoquant “une blockchain privée”.
Pour la justice américaine, à minima le doute est permis sur l’existence même de cette blockchain. Les coins attribués et gérés par l’entreprise à partir de la mi-2015 étaient ainsi des “fake coins”, selon les termes mêmes de ses fondateurs cités par les enquêteurs.
Des victimes seraient concernées dans près de 68 pays, et elles auraient permis à OneCoin Ltd. et ses dirigeants d’extorquer 3,53 milliards de dollars au total.
Sur une période allant de fin 2014 à la mi-2016, la marge de bénéfices totaux serait de 2,23 milliards de dollars, selon la justice américaine.
Pour l’heure, la justice américaine a donc mis la main sur Konstantin Ignatov, frère de Ruja Ignatova. Il a été arrêté le 6 mars 2019. Il est poursuivi pour son rôle de dirigeant de l’organisation. Mark Scott, avocat partenaire d’une “firme américaine majeure”, a également été arrêté, suspecté d’avoir aidé au blanchiment de 400 millions de dollars liés à l’affaire en question. Les deux prévenus encourent 20 ans de prison.
Ruja Ignatova, l’icône fondatrice de OneCoin, est toujours en fuite.