Binance : Un recours collectif aux États-Unis pourrait mettre le secteur crypto dans « une position difficile » !
Exchange vs mixeur crypto. Difficile d’être le leader des exchanges dans un marché des cryptomonnaies en pleine mutation réglementaire au niveau mondial. Une expérience menée par la plateforme Binance. Avec comme véritable point de rupture le départ de son fondateur emblématique Changpeng Zhao. Et alors que les dossiers se succèdent et se règlent à coup d’amendes salées un peu partout dans le monde, des utilisateurs mécontents viennent gonfler les rangs de cette vendetta aux États-Unis. En effet, un recours collectif vient d’être déposé pour des faits supposés de blanchiment d’argent. Et cela pourrait mettre le secteur des cryptomonnaies dans « une position assez difficile. »
Binance face à un nouveau recours collectif aux États-Unis
Depuis le départ de son fondateur Changpeng Zhao, la plateforme Binance a opéré un virage réglementaire sans précédent dans sa courte histoire. Une stratégie qui l’oblige pour le moment à régler les nombreux dossiers judiciaires en attente un peu partout dans le monde.
Des procédures dont celle intentée par la SEC aux États-Unis peine à trouver des élément probants à lui reprocher, avec 7 mois d’enquête intensive. Avec comme conséquence, une demande de révision stratégique du régulateur qui pourrait bien être une bonne nouvelle pour les ETF crypto comme Solana.
Dans le même temps, des utilisateurs mécontents cherchent à profiter de cette situation compliquée pour le leader des exchanges. C’est en tout cas l’avis exprimé par l’avocat Bill Hughes, dans une récente publication sur le réseau X. En cause : un recours collectif pour des faits supposés de blanchiment d’argent.
« L’action civile cherche naturellement et de façon prévisible à capitaliser (ou, selon la manière dont vous caractérisez les choses, à récupérer) sur les poursuites gouvernementales et les mesures d’application de la loi du début de l’année. »
Bill Hughes
Un secteur crypto placé dans « une position difficile »
Les faits reprochés à Binance émanent de trois investisseurs regroupés dans le cadre d’une action collective. Une plainte déposée le 16 août dernier devant le tribunal du district de Washington. Cela suite à une affaire dans laquelle le manque de gestion du blanchiment d’argent est reproché à l’exchange.
En effet, les trois investisseurs concernés se sont fait voler leurs cryptomonnaies suite à des piratages informatiques et autres procédures de vols très courantes dans le secteur. Jusque là rien à voir avec Binance. Sauf que les fonds détournés ont ensuite été envoyés vers sa bourse. Et c’est là que tout se complique…
« Ces plaignants et la classe de consommateurs américains qu’ils représentent se sont fait voler leurs cryptomonnaies (…) et ces fonds ont été envoyés à Binance pour être blanchis, ce dont Binance était consciente et qu’elle a dans une certaine mesure encouragé comme modèle commercial lucratif. Les plaignants affirment que cela leur a porté préjudice car Binance était un élément essentiel du blanchiment. »
Bill Hughes
Le problème est simple. Une fois les fonds envoyés sur Binance, ils disparaissent des radars transparents de l’analyse on-chain pour gonfler les portefeuilles de l’exchange. Ce qui transforme par effet collatéral chaque exchange crypto en une sorte de mixeur géant. En tout cas s’il n’applique pas scrupuleusement les règles anti blanchiment d’argent.
Une situation qui mettrait Binance face à une violation du Racketeer Influenced and Corrupt Organizations (RICO) Act. Une loi fédérale qui prévoit des sanctions pénales pour les délits commis dans le cadre d’activités liée à des organisations criminelles.
Bien évidement tout cela n’est qu’un ensemble de spéculations dans l’attente d’une possible décision de justice. Mais Bill Hughes ne manque pas de préciser que les avocats en charge de ce dossier sont « très qualifiés » dans la gestion de ce type de dossiers. Et cela pourrait bien représenter « une position assez difficile » pour Binance et l’ensemble du secteur des cryptomonnaies. Notamment sur des questions de transparence et de manque de surveillance à propos de l’origine de certaines transactions.