Virgil Griffith le développeur accusé d’avoir aidé la Corée du Nord tente de réduire sa peine
Une ancienne affaire refait surface. En décembre 2019, un développeur d’Ethereum était arrêté aux États-Unis après avoir participé à une conférence en Corée du Nord. Virgil Griffith était alors accusé d’avoir fourni une aide à la Corée du Nord afin d’éviter les sanctions internationales. En avril 2022, il sera condamné à de la prison et une amende. Désormais, son avocat souhaite que le cas soit réévalué.
Retour sur l’affaire Virgil Griffith
Un développeur d’Ethereum arrêté par le FBI
L’affaire que nous allons aborder a traversé plus de bear et de bull markets que la plupart d’entre nous.
Celle-ci a débuté en décembre 2019, avec l’arrestation de Virgil Griffith, un développeur d’Ethereum, par le FBI. Celui-ci a été appréhendé à l’aéroport de Los Angeles à sa descente de l’avion.
Griffith a alors été accusé d’avoir aidé la Corée du Nord, grands ennemis des Américains. Notamment en leur montrant comment utiliser les cryptomonnaies pour détourner les sanctions internationales.
Celui-ci s’était rendu en Corée du Nord pour assister à une conférence sur les cryptomonnaies. Cela lui aura valu les foudres des États-Unis. Au moment des faits, de nombreux observateurs externes avaient souligné l’exagération d’une telle action. En effet, la Corée du Nord était déjà bien renseignée sur les cryptomonnaies et avait déjà blanchi plusieurs millions, voire milliards de dollars via ces dernières.
Déroulement du procès
Le cas Griffith se poursuivra en 2020, notamment via les tentatives de Brian Klein, l’avocat de Griffith. Celui-ci avait déposé une motion en octobre 2020, tentant de réfuter les accusations.
Via cette motion, il a tenté de montrer que l’accusation ne comportait aucune allégation de faits réels. Selon lui, Griffith n’avait en aucun cas aidé la Corée du Nord. D’une part, il n’a pas été payé pour assister et intervenir lors de cette conférence. D’autre part, ses interventions ne contenaient que des éléments déjà largement diffusés de manière publique sur Internet.
Des arguments peu convaincants pour la justice américaine qui n’a pas décidé d’abandonner les poursuites. Par la suite, face aux 20 années de prison qui lui pendaient au nez, Virgil Griffith a accepté un accord de plaidoyer pour réduire sa peine à 6 ans et demi de prison. En échange, Griffith devait plaider coupable lors de son procès.
En avril 2022, le jury prononcera son verdict et Virgil Griffith sera condamné à 63 mois de prison, soit un peu plus de 5 ans, et une amende de 100 000$.
Virgil Griffith tente de réduire sa peine
Le 17 avril, deux ans après le verdict et la clôture du procès de Virgil Griffith, son avocat Glen Garrett McGorty a transmis un plaidoyer via une lettre adressée au juge Kevin Castel du tribunal du district sud de New York.
Cette lettre demande une révision de la peine de Virgil Griffith en se basant sur les révisions récentes des directives américaines en matière de peine de prison.
Sans trop entrer dans le détail, Griffith pourrait être éligible à une réduction de peine, car il est considéré comme un délinquant « zéro point » au vu de la justice américaine. Cela fait référence à un calcul spécifique utilisé pour déterminer la sévérité de la peine basée sur le passé criminel d’un individu.
Ainsi, il pourrait être éligible à une réduction de deux points, permettant ainsi une peine plus clémente que celle initialement décidée.
En pratique, sa peine pourrait passer d’un niveau 26 à 24, réduisant sa peine de 63 à 51 mois de prison. Presque une année de prison en moins qu’initialement jugé. La balle est désormais dans le camp de la justice américaine.
En ce moment, un autre procès oppose les USA à un développeur crypto. Il s’agit de Roman Storm, le développeur du protocole Tornado Cash, accusé d’avoir permis le blanchiment de milliards de dollars. Son avocat a récemment déposé une motion qualifiant les accusations de fatalement défectueuses.