Vitalik : Ethereum aurait un rôle à jouer dans les monnaies numériques des banques centrales
La semaine dernière, les 7 et 8 mai, s’est déroulé l’Ethereal Virtual Summit. Cette conférence (virtuelle, du au contexte sanitaire mondial), a vu se succéder divers acteurs éminents de l’écosystème d’Ethereum. Évidemment, parmi les intervenants, nous avons retrouvé Vitalik Buterin, le fondateur d’Ethereum, venu discuter de l’avenir du réseau.
Ethereum et crise mondiale
L’entretien mené par Camila Russo débute avec une mise en perspective de la crise économique de 2008, qui a vu l’émergence de Bitcoin, et la crise économique vers laquelle nous allons. Bien qu’elles présentent certaines similarités, ces deux crises n’auront pas le même impact sur l’écosystème crypto.
Cependant, ceci pourrait entraîner une accélération dans la création et l’émission de cryptomonnaies d’états, comme celle qui est actuellement développée par la Chine. Et c’est dans ce cas qu’Ethereum aurait un rôle à jouer, selon Vitalik :
« Je pense vraiment qu’Ethereum a un rôle à jouer en tant que plateforme neutre, mondiale et sans autorisation pour toutes ces nouvelles monnaies numériques des banques centrales, et bien plus encore. »
L’écosystème Ethereum
En attendant la démocratisation d’Ethereum auprès des états, le réseau continue quant à lui de se développer en interne, et son élève le plus brillant reste à ce jour la finance décentralisée ou DeFi.
En effet, celle-ci ne cesse d’évoluer et de proposer une palette toujours plus large d’applications. Les plateformes d’échange décentralisées ont été la première pierre de cet édifice ,et Vitalik pense que ces dernières « sont en bonne voie pour concurrencer les plateformes d’échange centralisées ».
Le fondateur d’Ethereum semble cependant rester sceptique vis-à-vis des plateformes de lending, qui selon lui devraient axer leur marketing autour de la sécurité plutôt que sur les performances des plateformes :
« Le marketing de la DeFi ne devrait pas être axé sur la performance (et la concurrence entre les taux d’intérêt et les taux de garantie offerts) car en réalité, la probabilité que l’un de ces systèmes se « casse » est plus élevée que le taux d’intérêt qu’ils paient. »
Également, ce dernier ne voit pas forcément d’un bon œil la création de tokens uniquement dédiés à la gouvernance, car ceux-ci entraînent une convergence des intérêts, et de ce fait une centralisation :
« Je pense que la gouvernance publicitaire, qui est la principale caractéristique des nouveaux utility tokens, est un peu mal avisée (…) Si les gens apprécient vraiment les jetons uniquement en raison de leur composante de gouvernance, alors la distribution finira par être centralisée. »
Ethereum 2.0
Impossible d’inviter Vitalik sans aborder le sujet croustillant que représente Ethereum 2.0, la mise à jour à venir du réseau qui vise à résoudre les divers problèmes de scalabilité.
Avec cette mise à jour, Ethereum 1.0 ne sera pas voué à disparaître. Au contraire, il fera partie intégrante d’Ethereum 2.0, comme l’explique Vitalik « Ethereum tel qu’il existe aujourd’hui sera son propre shard (ndlr : partition de la blockchain) séparé sur le réseau Eth2″.
Comme à son habitude, Vitalik reste confiant quant au déploiement de la mise à jour.
« Je suis très confiant quant au passage d’Eth 1 à Eth 2 (…) Nous en sommes déjà au point où Eth 1 était quelques mois avant le lancement. »
Des précisions qui pourront être confirmées prochainement, avec le lancement de la phase 0 de la transition vers Ethereum 2.0, prévu en juillet prochain.