Ethereum : Vitalik Buterin milite contre la centralisation du staking
En septembre 2022, Ethereum a finalisé sa transition du Proof of Work au Proof of Stake. Cependant, ce nouveau mode de consensus n’est pas sans son lot de défis. C’est notamment le cas en termes de décentralisation. Par exemple, l’essor de protocoles tels que Lido, qui concentre désormais plus de 30 % de l’ensemble des ETH en staking, pose des questions majeures sur la décentralisation du réseau.
Vitalik Buterin milite pour la décentralisation d’Ethereum
À l’occasion de la conférence ETH Taipei, Vitalik Buterin, le cofondateur d’Ethereum a abordé le sujet de la centralisation du staking sur Ethereum.
Ainsi, il a souligné le défi important que rencontre Ethereum sur la centralisation des activités de staking sur le réseau.
En effet, plusieurs fournisseurs de service dans le domaine du staking réunissent à eux seuls la majorité des dépôts. Par exemple, le protocole Lido détient plus de 30 % des ETH déposés en staking. De son côté, le géant Coinbase détient 14 % des ETH en staking.
Cela démontre une tendance pour les stakers à choisir la facilité, en optant pour des services de staking tiers. Malheureusement, cette solution de facilité engendre une importante centralisation autour de ces fournisseurs de services.
À ce sujet, Vitalik Buterin déplore que de nombreux stakers qui détiennent 32 ETH optent pour les pools de staking ou les protocoles de Liquid Staking. Ces stakers, qu’il appelle “lazy stakers”, devraient selon lui de préférence se tourner vers les solutions de solo-staking, qui améliorerait grandement la décentralisation du réseau.
Néanmoins, c’est sans compter sur les connaissances techniques et le matériel nécessaire pour opérer son propre nœud. En effet, les stakers se tournent vers les services de plateformes d’échange ou de liquid staking afin de déléguer la gestion ainsi que les risques de slashing.
Rainbow Staking : un Français a peut-être la solution
Le 15 février, Barnabé Monnot, chercheur à la fondation Ethereum, a proposé un cadre conceptuel intitulé Rainbow Staking qui a pour but de mitiger les effets de centralisations sur le staking.
« Nous présentons le rainbow staking, un cadre conceptuel permettant aux fournisseurs de services de protocole, qu’ils soient “solo” ou “professionnels”, de participer au maximum à un menu différencié de services de protocole, adapté à leurs propres forces et propositions de valeur. »
Une modularisation d’Ethereum
Sans trop entrer dans le détail, ce cadre vise à modulariser les différents services sur Ethereum. Notamment, via la différenciation entre les services lourds et légers.
Actuellement, le staking et les récompenses sont globalement uniformes, sans distinction majeure dans les rôles ou les risques associés à la validation des blocs.
Avec le rainbow staking, les services sont séparés en deux catégories :
- Les services lourds, à savoir qui ont un risque de pénalités élevé, nécessitant des ressources conséquentes, comme la validation de blocs ;
- Les services légers, à savoir moins de risques et de ressources nécessaires, comme des tâches de curation ou de résistance à la censure.
Par conséquent, cette séparation permet à chaque participant de choisir un rôle adapté à ses capacités et préférences, optimisant ainsi la contribution de chacun au réseau. Cela permettrait par exemple à des solo stakers de se dissocier des pools de staking tout en choisissant leur degré d’implication dans le réseau.
En résumé, le rainbow staking vise à rendre le staking sur Ethereum plus accessible, flexible, et efficace, tout en renforçant la sécurité et la décentralisation du réseau grâce à une meilleure allocation des ressources et des compétences.
En parallèle, les développeurs d’Ethereum se préparent à la prochaine mise à jour, à savoir le hard fork Prague Electra. Celui-ci devrait notamment introduire MaxEB, une évolution qui permettrait de stake plus de 32 ETH sur un nœud validateur.