Ethereum 2.0, la solution au « reorg as a service » selon Vitalik Buterin
La solution qui fait polémique – Il y a quelques semaines, un développeur sur Ethereum (ETH) a créé une vive polémique après avoir dévoilé le fait qu’il travaillait sur un outil permettant aux mineurs de réorganiser la blockchain à leur profit. Bien que ce dernier ait arrêté ses recherches suite à une pression trop grande, Vitalik Buterin et Georgios Konstantopoulos viennent de publier un papier expliquant comment Ethereum 2.0 rendrait impossible une telle manœuvre.
Reorg as a service : le débat houleux
Le 9 juillet dernier, le développeur @EdgarArout a enflammé Twitter suite à la publication d’un outil pour le moins surprenant sur lequel il travaillait. En pratique, celui-ci permettrait aux mineurs d’adopter une version modifiée du client Ethereum. Ces derniers pourraient ainsi accepter des pots-de-vin pour effectuer une courte réorganisation de la chaîne.
Cet outil peut avoir plusieurs usages. Dans un premier temps, les utilisateurs pratiquant l’arbitrage pourraient s’assurer que trade soit rentable. Cependant, ce service permettrait également à des utilisateurs malveillants d’attaquer des protocoles DeFi, une tendance déjà bien trop présente sur Ethereum pour que l’on s’amuse à la favoriser.
Par ailleurs, cette proposition présente plusieurs dangers vis-à-vis de la blockchain elle-même. Cela pourrait retirer le caractère immuable d’Ethereum et entraîner de lourds ralentissements dans la validation des transactions.
Le 15 juillet dernier, ce dernier a finalement décidé d’abandonner son projet face à la pression grandissante de la communauté. Cependant, cela n’empêche en rien qu’un autre projet similaire soit en développement, sans qu’il ait été officialisé.
« L’idée de mev-reorg est mise de côté pour l’instant (repo privé) – la pression pour arrêter et les menaces étaient un fardeau trop lourd et ce ne serait pas juste pour ma famille d’avoir à gérer tout cela. »
Publication d’EdgarArout sur Twitter
Le problème des reorgs trop fréquentes
Le 20 juillet dernier, quelques jours après l’annonce d’@EdgarArout, le cofondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin, accompagné du développeur et chercheur, Georgios Konstantopoulos, ont publié un papier expliquant comment le passage au proof of stake (PoS) rendrait impossible de tels comportements.
En pratique, les réorganisations de chaine n’ont rien de néfaste pour le réseau, si elles apparaissent de manière occasionnelle. En effet, celles-ci peuvent survenir suite à des problèmes de latence, lors desquels 2 mineurs peuvent valider un bloc simultanément. Cependant, le réseau serait en danger si elles venaient à devenir monnaie courante.
« Dans le pire des cas, des reorgs fréquents peuvent annuler complètement les garanties de règlement d’une blockchain et l’empêcher de progresser. »
Publication de Vitalik Buterin et de Georgios Konstantopoulos
Comment le PoS résout ce problème ?
Dans le cas d’une blockchain en proof of work (PoW), comme c’est actuellement le cas sur Ethereum, les blocs sont solidifiés en série. Cela veut dire que lorsqu’un bloc est miné, un seul bloc concurrent peut prendre sa place et réorganiser la chaine. Quelques secondes plus tard, quand un second bloc est miné, une chaîne de 2 blocs concurrents est nécessaire pour réorganiser. Ainsi, à mesure que des blocs sont minés, la difficulté de réorganiser la chaine augmente jusqu’à rendre impossible la réorganisation du premier bloc.
Dans le cas du PoS qui sera utilisé par Ethereum après « The Merge », la validation des blocs et leur ajout à la chaîne sont gérés par 2 entités :
- Le proposant : qui propose le bloc ;
- Les attestants : un groupe de validateurs qui votent pour le bloc qu’ils considèrent comme étant la tête de la chaîne.
Ces attestants sont choisis de manière aléatoire sous la forme d’un comité constitué de 1/32ème des validateurs.
« Aujourd’hui, la beacon chain compte ~196 000 validateurs, ce qui signifie que chaque bloc a un comité d’une taille de ~6 125. Par conséquent, même les réorganisations d’un seul bloc sont extrêmement difficiles, car un attaquant ne contrôlant que quelques validateurs n’a aucun moyen de battre la majorité honnête de milliers d’attestants. »
Publication de Vitalik Buterin et de Georgios Konstantopoulos
En effet, impossible dans ce cas d’effectuer un pot-de-vin pour l’ensemble des membres du comité.
En attendant la fusion d’Ethereum 1.0 avec Ethereum 2.0 et le passage au Proof of Stake en fin d’année, le réseau Ethereum déploiera le hard fork London le 4 août prochain. Ce hard fork intégrera l’EIP-1559 et ne manquera probablement pas d’attiser une fois de plus les débats.
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