Telegram fait volte-face : La messagerie serait disposée à « collaborer avec la justice » !
Collaboration confirmée. Décidément, l’affaire Telegram ne cesse de prendre des directions inattendues. Une dynamique sans aucun doute initiée par l’arrestation de son fondateur, Pavel Durov, sur le territoire français. Depuis, le discours de l’homme est à la défense de la liberté sur Internet. Mais les faits en lien à la messagerie semblent bien plus aller dans le sens d’une collaboration inédite avec la justice. Car, après une discrète modification de sa politique de modération, la plateforme viendrait de « livrer des éléments susceptibles d’identifier certains suspects » dans des affaires de pédocriminalité.
Telegram : « la porte s’ouvre vraiment » avec la justice française
Le revirement est assez surprenant. Car il y a tout juste quelques jours, le fondateur de la messagerie Telegram affirmait sa volonté de quitter « les marchés qui ne sont pas compatibles » avec la liberté. Mais ça, c’était le 6 septembre dernier.
Car, presque dans le même temps, la messagerie Telegram modifiait discrètement sa politique de modération des discussions privées. Un premier indice qui laissait penser que – cette fois – il serait question de collaborer avec la justice. Et autant dire que Pavel Durov n’est pas connu pour exceller dans cette discipline.
Des soupçons jusque là en manque de vérifications effectives. Mais, de toute évidence, les preuves viennent de tomber du côté des autorités françaises. En effet, la cheffe de la section «J3» dédiée à la cybercriminalité, Johanna Brousse, confirme ce changement de stratégie dans les colonnes de Libération :
« Selon nos informations, la plateforme de messagerie a en effet donné suite à des demandes formulées par l’Office mineurs (Ofmin) de la police nationale et la gendarmerie dans plusieurs enquêtes pénales, en livrant des éléments susceptibles d’identifier certains suspects. Des dossiers de pédocriminalité, notamment, sont concernés. Un changement de pied perceptible dès la garde à vue de Durov. »
Johanna Brousse
Pavel Durov vs Telegram : deux stratégies opposées ?
Une collaboration également confirmée par les autorités belges. En effet, le parquet fédéral indique que « depuis quelque temps, Telegram est plus enclin à collaborer avec la justice. » Car les attaques françaises menées contre la messagerie cryptée avaient rapidement acquis une dimension européenne.
Et cela pourrait bien n’être qu’un début. Car, comme l’indique Libération, « le mot se passe désormais entre tous les parquets de France, fortement incités à relancer leurs propres investigations impliquant Telegram, jusqu’ici en souffrance. »
Une situation qui semble positionner – au moins en apparence – Pavel Durov et la messagerie Telegram sur deux stratégies diamétralement opposées. Tout cela selon un modèle qui ne manque pas de rappeler les déboires réglementaires de la plateforme Binance, dont le règlement a impliqué le départ forcé de son fondateur Changpeng Zhao (CZ).
Les rebondissements dans l’affaire Telegram laissent envisager une nouvelle fracture dans la protection de la vie privée sur Internet. Car personne ne peut décemment s’offusquer de voir des affaires liées à la pédocriminalité être résolues. Mais la brèche ouverte pourrait rapidement concerner la discrète divulgation de données moins « populaires. » Car tout est question de savoir qui en a le contrôle…