Changement de cap pour Libra : bienvenue aux cryptos étatiques !
Face à la levée de boucliers de diverses autorités gouvernementales à travers le monde, Facebook et son projet de stablecoin Libra s’étaient fait discret ces derniers temps. Et l’Association Libra semble être allée bien plus loin pour calmer l’hostilité des États : son projet blockchain s’annoncerait désormais plus comme un réseau de paiement accueillant les fameuses monnaies numériques de banques centrales (MNBC).
Quand Facebook change son fusil d’épaule
Selon des sources anonymes citées par le journal Bloomberg, Facebook et ses partenaires de l’Association Libra souhaiteraient revoir les plans de développement de leur blockchain, qui devait être initialement centrée sur un seul stablecoin, la libra.
Dans cette nouvelle orientation, le projet accueillerait désormais plusieurs cryptomonnaies d’État (des MNBC), ou d’autres stablecoins adossés à des devises fiduciaires, et deviendrait donc une sorte de réseau de paiement international.
Selon Dante Disparte, responsable de la communication de l’Association Libra, cela ne remettrait toutefois pas en cause l’objectif central du projet Libra :
« L’Association Libra n’a pas modifié son objectif de construire un réseau de paiement mondial conforme à la réglementation, et les principes de conception de base qui soutiennent cet objectif n’ont pas été modifiés. »
Le wallet Calibra toujours sur les rails
Même si on ne sait pas encore les cryptos qu’il accueillera, le projet de portefeuille numérique Calibra de Facebook est lui bien toujours en cours d’élaboration même si son lancement a pris du retard.
Calibra devrait ainsi être lancé au mois d’octobre prochain, alors qu’il était prévu à l’origine dès la mi-2020.
David Marcus, directeur chez Facebook et cofondateur du projet Libra, avait également expliqué récemment que Calibra pourrait accueillir diverses cryptomonnaies, et pas seulement le stablecoin de Facebook :
« Je veux vraiment faire cette distinction entre le réseau et les actifs qui fonctionneront sur le réseau, qui, je pense, pourraient être émis par de nombreuses entités différentes, qu’il s’agisse de banques centrales ou du secteur privé. »
L’hémorragie parmi les membres de l’Association Libra – passée de 28 membres à 20 depuis son annonce en juin 2019 – semble avoir récemment été stoppée, avec l’arrivée de Shopify et de Tagomi Trading (soit 22 membres sur les 100 prévus). Tout cela combiné avec le changement de politique, beaucoup plus conciliante, arrivera-t-il à relancer le projet pour de bon ? Seul l’avenir nous le dira.