La Banque Centrale chinoise se rêve en Big Brother des Métavers
Un « 1984 » numérique – Même si les caméras à reconnaissance faciale et le crédit social en Chine sont désormais bien connus, il fallait sans doute être membre du Parti unique chinois pour imaginer transposer cette surveillance dans les univers virtuels des métavers. C’est pourtant bel et bien le projet de la Banque populaire de Chine (PBoC).
En Chine, aucune crypto ne doit échapper à la surveillance
Après avoir banni toutes les plateformes d’échanges de cryptomonnaies entre 2017 et 2018, la Chine a plus récemment interdit le minage de Bitcoin (BTC) en juin 2021, puis le minage d’Ethereum (ETH) fin septembre.
Mais manifestement, le peu qu’il reste de cryptosphère dans le pays de Xi Jinping semble être perçu comme une insulte à la volonté de surveillance totale (et totalitaire) du Parti communiste chinois.
D’après une dépêche parue dans le journal local ThePaper, le directeur de l’unité de lutte contre le blanchiment d’argent de la Banque Populaire de Chine, Gou Wenjun, a revendiqué une surveillance accrue sur tout type de projets de cryptomonnaies.
« Nous devons maintenir un niveau de vigilance élevé et constant, examiner l’évolution des actifs numériques et le développement de leurs technologies sous-jacentes (…) ».
Gou Wenjun, directeur de la lutte AML de la PBoC
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Métavers et NFT, un risque de blanchiment d’argent ?
Au-delà des cryptomonnaies classiques comme Bitcoin ou Ethereum, ce qui inquiète le cadre de la PBoC, ce sont les projets de type métaverse et les tokens non fongibles (NFT).
Pour Gou Wenjun, les NFT et les objets existants dans les métaverses pourraient ainsi « facilement » devenir des outils de blanchiment d’argent pour les criminels :
« (…) il faut renforcer la surveillance et l’analyse des transactions d’actifs numériques (…) Les banques et les établissements de paiement, en tant que lien d’échange entre la monnaie légale et les actifs numériques, devraient authentifier les deux parties prenant part à la transaction [en crypto-actifs] avec de vrais noms (…) ».
Gou Wenjun, directeur de la lutte AML de la PBoC
Comme toujours avec la Chine, il faut en finir avec toute forme de vie privée ou de confidentialité, toute transaction crypto doit pouvoir être tracée, transparente, et ses participants clairement identifiés.
D’habitude très autonomiste et indépendante des autres pays, la Chine n’hésiterait pas pour l’occasion à « approfondir le partage d’informations et la coopération en matière d’enquête » avec plus de 60 agences étrangères de renseignement financier, d’après ce directeur de la PBoC.
Le régime chinois souhaite en effet faire table rase des cryptomonnaies décentralisées, pour préparer l’avènement de sa propre monnaie numérique de banque centrale (MNBC). D’ailleurs, en parallèle de ses actions pour saper Bitcoin et les cryptos, la Chine a lancé son opération séduction pour présenter son yuan numérique.
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