Cryptomonnaies et marchés prédictifs : Le CEO de Polymarket perquisitionné par le FBI
Polymarket dans la tourmente. La plateforme de paris crypto ( ou marchés prédictifs ), Polymarket est actuellement sous le feu des projecteurs, mais pas pour les bonnes raisons. Le ministère de la Justice américain a lancé une enquête sur la société pour avoir prétendument permis aux utilisateurs américains de placer des paris sur sa plateforme, une activité considérée comme illégale aux États-Unis. Cette affaire soulève des questions sur la légalité des plateformes de paris crypto et met en lumière les défis réglementaires auxquels sont confrontées ces entreprises. Faisons le point ensemble.
- Polymarket a été visé par une enquête du ministère de la Justice américain pour avoir permis des paris illégaux aux utilisateurs américains.
- La société a pris des mesures pour se conformer aux lois américaines, mais risque toujours des poursuites judiciaires.
Polymarket, une plateforme crypto controversée
Polymarket est une plateforme de paris crypto qui permet aux utilisateurs de parier sur divers événements, allant des élections politiques aux résultats sportifs. Cependant, cette activité est strictement réglementée aux États-Unis, où les paris en ligne sont illégaux dans de nombreux États. Selon le ministère de la Justice, Polymarket aurait enfreint ces lois en permettant aux utilisateurs américains de participer à des paris sur sa plateforme.
Dans les détails, le 13 novembre 2024, le FBI a perquisitionné l’appartement de Shayne Coplan, le PDG de Polymarket, à Manhattan, saisissant son téléphone et plusieurs appareils électroniques. Cette intervention fait suite aux prévisions de la plateforme Polymarket qui avait prédit la victoire de Donald Trump, soulevant des soupçons de « représailles politiques ». Selon une source proche de Coplan, l’opération serait une « mise en scène politique » pour discréditer Polymarket après son pronostic gagnant pour Trump.
Polymarket, le vilain petit canard ?
Polymarket fait aussi face à des accusations de manipulation de marché, avec des rapports évoquant des pratiques de wash-trading (où un trader simule une activité de marché en achetant et vendant le même actif). En 2022, la plateforme avait déjà dû suspendre ses activités aux États-Unis et régler une amende de 1,4 million de dollars à la CFTC pour absence d’enregistrement.
Financièrement, Polymarket est liée à certains cercles pro-Trump, notamment via un financement de 70 millions de dollars de Peter Thiel, un partisan de l’ex-président.
Par ailleurs, Polymarket est sous la loupe de l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) en France, qui souhaite s’assurer que ses opérations respectent bien la législation locale. De son côté, Polymarket se défend en affirmant que la plateforme n’intervient pas dans les transactions et que toutes les données de marché sont accessibles pour analyse publique.
En réponse à ces allégations, Polymarket a déclaré qu’elle prenait des mesures pour se conformer à la réglementation américaine. La société a annoncé qu’elle allait restreindre l’accès à sa plateforme pour les utilisateurs basés aux États-Unis et qu’elle travaillait avec les autorités pour résoudre ce problème. Cependant, ces mesures pourraient ne pas suffire à éviter des poursuites judiciaires.
La réponse de Polymarket
Dans la foulée et face aux accusations qui pleuvent sur la plateforme, Shayne Coplan, s’est exprimé sur les réseaux sociaux :
« Il est décourageant de voir que l’administration actuelle cherche à s’attaquer en dernier recours aux entreprises qu’elle juge associées à des opposants politiques.
Nous sommes profondément engagés à être non partisans, et aujourd’hui ce n’est pas différent, mais les titulaires devraient faire une introspection et reconnaître qu’adopter une approche plus favorable aux entreprises et aux start-ups pourrait changer leur sort lors de cette élection.
Polymarket a apporté de la valeur à des dizaines de millions de personnes au cours de ce cycle électoral, sans nuire à personne. Nous en sommes profondément fiers. Je suis également fier de dire que l’avenir de l’Amérique, et en particulier de l’entrepreneuriat américain, n’a jamais été aussi brillant. Face à l’adversité, nous construisons »
Ce à quoi, Elon Musk, futur ministre de Donald Trump a commenté :
« En effet. »
Les paris crypto face à la régulation
Cette affaire met en lumière les défis réglementaires auxquels sont confrontées les plateformes de paris crypto. Bien que ces plateformes soient souvent basées à l’étranger pour échapper à la réglementation locale, elles doivent tout de même se conformer aux lois des pays où elles opèrent. Aux États-Unis, la loi sur les jeux d’argent en ligne est particulièrement stricte, et les plateformes qui ne respectent pas ces règles s’exposent à des sanctions sévères.
Outre les États-Unis, de nombreux autres pays ont également des lois strictes sur les jeux d’argent en ligne. Par exemple, en France, les paris en ligne sont réglementés par l’Autorité nationale des jeux (ANJ), qui délivre des licences aux opérateurs conformes à la législation française. Les plateformes de paris crypto qui souhaitent opérer légalement dans ces pays doivent donc obtenir les licences appropriées et se conformer aux règles locales. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé il y a peu pour Polymarket dans l’hexagone.
Quel avenir pour Polymarket ?
En effet, le résultat de l’élection présidentielle aux États-Unis a été une victoire pour Donald Trump. Mais aussi pour Polymarket et son trader phare Theao 4, un Français. L’autorité française de régulation des jeux en ligne (ANJ) se préparerait face à ce succès à interdire Polymarket.
Malgré ces défis réglementaires, les paris crypto continuent de gagner en popularité. Ces plateformes offrent une alternative décentralisée aux sites de paris traditionnels, permettant aux utilisateurs de parier sans avoir à passer par un intermédiaire. De plus, les paris cryptos offrent souvent des cotes plus avantageuses et des paiements plus rapides que les sites de paris classiques. À mesure que la réglementation sur les cryptomonnaies se durcit, il est probable que les plateformes de paris crypto devront faire face à une pression croissante pour se conformer aux lois locales.