Bitcoin a révolutionné la Finance. Les NFT révolutionneront-ils le reste du monde ?

Les NFT, nouvel Eldorado ? – Avec des volumes quotidiens à faire pâlir, la dernière folie crypto semble s’installer dans la durée. De nombreuses plateformes d’échanges spécialisées dans les NFT ont vu le jour et jouent des coudes pour attirer le chaland comme l’investisseur aguerri. Selon l’agrégateur de données d’applications décentralisées DappRadar, NBA Top Shot, CryptoPunks, Mooncats et Sorare trustent les premières marches du podium en affichant jusqu’à 11 millions de dollars de transactions certains jours. La valorisation de la crypto a t’elle trouvé un nouveau pilier ?

Feu de paille ou lame de fond ?

Même si la puissance du mouvement impressionne, la réussite du phénomène n’est pourtant pas une véritable surprise. Entre 2019 et 2020, la valeur totale des transactions du marché des NFTs a presque quadruplée, passant de 63 à plus de 250 millions de dollars. Le nombre de portefeuilles actifs qui interagissent avec les NFTs est ainsi passé de moins de 113 000 en 2019 à plus de 222 000 en 2020.

L’adoption semble donc au rendez-vous, grâce notamment à une connexion inédite du monde digital avec la vie quotidienne et les passions populaires. Si les NFT artistiques drainent une grande partie des capitaux, la masse des fans envahissent également le nouveau terrain de jeu que représente la « collectibles » mania. Les chiffres en attestent puisque le palmarès de la fréquentation classe en tête les plateformes de thématiques sportives telles que « NBA top shots » et « Sorare ».

De l’art ou du cochon ?

Les plateformes l’ont bien compris, lorsque les émotions remplacent l’analyse objective, les limites disparaissent, et les prix peuvent exploser de manière irrationnelle. Dans un univers artistique, certes discutable, la subjectivité est reine.

Mais les NFT ne se limitent pas à la simple spéculation sur des pixels. Ces nouveaux actifs s’accompagnent de nombreux cas d’utilisation qui n’ont cessé de se développer ces dernières années, et plus particulièrement en 2020.

Des œuvres d’art certes, mais aussi des terrains virtuels, des objets de collections, des objets rares dans les jeux vidéo, des « moments » marquants …. La corrélation avec les phénomènes de « mode » n’a d’ailleurs pas échappé aux industriels du secteur textile et du luxe. L’année dernière, comme le faisait remarquer la database NFT nonfungible.com, de nombreuses marques de mode ont lancé des services en lien avec les NFTs, notamment Nike, New Balance, Louis Vuitton ou encore la marque de montres de luxe Breitling. Et le dernier album de « Kings of Leon » sorti sous forme de NFT vient confirmer l’idée que de tous les actifs virtuels chers à nos cœurs, ces coins sont peut-être les plus concrets et saisissables pour des néophytes.

Toutes ces particularités propres se développeront encore en 2021, et accélérons incontestablement l’adoption de ces actifs numériques. En plein essor, nombreux sont ceux qui estiment que le secteur du NFT suivra l’engouement qu’a connu la finance décentralisée en 2020. Le covid promet encore de belles heures de chine à des collectionneurs parfois compulsifs. Il faut pourtant redoubler de prudence avant d’y investir car si les actions de jeu de Lebron James resteront gravées dans l’histoire, la mode, elle, est éphémère.