Le Forum Économique Mondial (WEF) exhorte les gouvernements à accompagner le développement de la DeFi
Le défi de la finance décentralisée. Depuis quelques temps, le secteur des cryptomonnaies rencontre une adoption grandissante de la part de structures institutionnelles ou financières. Une situation qui permet à des entités comme le Forum Économique Mondial (WEF) d’aborder le sujet avec plus de clarté. Car le changement de paradigme est en cours. Mais encore faut-il « permettre aux décideurs politiques et aux régulateurs d’élaborer des cadres efficaces et harmonisés qui favorisent l’innovation tout en protégeant les parties prenantes ». Un objectif réaffirmé par cette fondation dans le cadre de son dernier rapport. Et cela passe visiblement par une meilleure gestion de l’écosystème DeFi. C’est-à-dire ?
« Créer un environnement réglementaire sûr et équitable »
La gestion réglementaire du secteur des cryptomonnaies connait des disparités très importantes dans les différents pays du monde. Une stratégie au sein de laquelle le Forum Économique Mondial (WEF) identifie quelques bons élèves. Comme par exemple l’Australie, le Royaume-Uni, le Brésil et la Corée du Sud. Mais également l’Europe et son cadre réglementaire MiCA. Ce dernier « sur le point de créer un précédent en matière de surveillance complète des crypto-actifs. »
Toutefois, des approches jugées trop « divergentes » pourraient rapidement « entraîner un manque de coordination à l’échelle mondiale ». C’est en tout cas le point de départ mis en évidence dans l’introduction de son dernier rapport, intitulé « Réglementation des crypto-actifs : éclairages issus des approches juridictionnelles ».
Car le Forum Économique Mondial (WEF) souhaite tirer parti des expérimentations en cours afin de « créer un environnement réglementaire sûr et équitable ». Cela face à un secteur des cryptomonnaies pour lequel l’année 2024 est présentée comme un tournant décisif.
« 2024 marque un tournant pour le paysage mondial de la réglementation des crypto-actifs. Début septembre, la capitalisation boursière totale des cryptomonnaies était évaluée à 2010 milliards de dollars (…). Selon une récente enquête de la Banque des règlements internationaux (BRI), deux tiers des 86 juridictions interrogées réglementent ou vont prochainement réglementer les crypto-actifs. »
WEF
Le but du WEF est de « partager les enseignements tirés des expériences réglementaires mondiales, en identifiant à la fois les politiques réussies et les lacunes ». Cela sans s’opposer au développement du secteur des cryptomonnaies, à l’aide d’une dynamique capable d’harmoniser et de favoriser l’innovation.
Une approche « bac à sable » recommandée pour la DeFi
Car ces cadres réglementaires ne doivent pas se construite au détriment des avancées majeures mises en place à l’aide des cryptomonnaies. Comme par exemple le secteur de la finance décentralisée – plus communément appelé DeFi – tout spécialement mis en avant dans ce rapport.
La rigidité n’est pas de rigueur. En effet, le Forum Économique Mondial (WEF) lui préfère très clairement « une approche agile, axée sur le principe du bac à sable (sandbox) ». C’est-à-dire un environnement certes contrôlé, mais au sein duquel les projets peuvent continuer à innover en toute décentralisation.
« Le succès des bacs à sable réglementaires met en évidence le potentiel d’innovation collaborative dans la DeFi. Ils offrent un environnement contrôlé dans lequel les développeurs peuvent expérimenter des crypto-actifs et des protocoles décentralisés. Cette approche facilite l’élaboration de lignes directrices et de réglementations à la fois pratiques et tournées vers l’avenir pour les acteurs du secteur qui souhaitent innover dans ce domaine »
WEF
De ce fait, le WEF préconise des mesures de contrôle en capacité de « suivre le rythme des avancées technologiques de la DeFi, créant ainsi un écosystème dynamique et conforme ». Car dans l’optique où une réglementation semble inévitable, au moins pourrait-elle être éclairée…
Pour remplir cet objectif, le Forum Économique Mondial (WEF) explique que les cadres réglementaires actuels sont inadaptés. De ce fait, il est nécessaire de prendre le temps de « calibrer les exigences et les définitions pour les réseaux décentralisés ». Car c’est seulement à cette condition que l’innovation et les performances de ce secteur seront préservées. Espérons que son avis sera écouté.