Inde : le cerveau d’une arnaque torturé à mort par ses complices pour ses bitcoins
Nous pensions avoir touché le fond avec l’histoire de ce jeune californien qui risque la prison à vie pour avoir mélangé activité de crypto-exchange et trafic de drogue. Mais le côté sombre de l’humain semble pouvoir être plus sordide. En Inde, 5 suspects ont été arrêtés pour des actes de torture ayant entraîné la mort : leur objectif aurait été de récupérer les bitcoins de la victime, tête pensante d’un exit scam probable.
Un corps sans vie retrouvé sur un parking d’hôpital
Cette triste histoire commence le 28 août 2019, lorsque la police de la ville de Dehradun (capitale de l’État de l’Uttarakhand en Inde) est appelée par un hôpital local qui dit avoir trouvé un corps dans une voiture sur le parking dudit hôpital.
En fouillant la voiture où se trouvait le cadavre, la police a trouvé suffisamment d’indices pour identifier la victime : un certain Abdul Shakoor, âgé de 35 ans et originaire de la ville de Malappuram dans l’État du Kerala.
L’homme était notoirement connu pour avoir monté une escroquerie à l’investissement dans Bitcoin, lui ayant permis de récolter l’équivalent de 62,5 millions de dollars en roupies indiennes avec l’aide d’une dizaine de complices.
Plusieurs marques de blessures ayant été constatées sur le corps d’Abdul Shakoor, il est rapidement devenu évident qu’il avait été torturé à mort.
Ultra-violence
Les services hospitaliers n’ont pas tardé à signaler au moins quatre hommes comme suspects, les ayant vu transporter le corps dans cette voiture. À l’aide de la vidéo-surveillance des hôpitaux, la police a pu dresser les portraits-robots des individus, et une véritable chasse à l’homme s’est enclenchée pour retrouver les suspects.
Peu après, cinq hommes ont été arrêtés à bord d’un bus devant quitter la ville. Il s’est avéré qu’ils étaient les complices d’Abdul Shakoor, chargés par ce dernier de collecter de l’argent auprès d’investisseurs trop crédules souhaitant investir dans Bitcoin. Leur collaboration s’est donc visiblement mal terminée, comme l’explique le chef de la police locale, cité par Cointelegraph :
« Les accusés l’ont tellement torturé pour récupérer son mot de passe que Shakoor est mort. Comme d’énormes sommes d’argent allaient être perdues avec sa mort, les hommes l’ont emmené à l’hôpital, en espérant un miracle. Cependant, comme ce premier hôpital l’a déclaré mort, ils l’ont emmené dans un autre hôpital, où ils ont reçu la même réponse. Alors, ils ont abandonné le corps dans la voiture et ont fui l’hôpital ».
Assez tristement rocambolesque… Les accusés auraient pris la décision de le torturer pour lui faire avouer sa clé privée – le fameux « mot de passe » – après qu’Abdul Shakoor leur ait dit que son compte Bitcoin avait finalement été soi-disant piraté. Il aurait dit à ses associés espérer lancer sa propre cryptomonnaie afin de rembourser les investisseurs.
Manifestement, ses complices étaient tous persuadés qu’il mentait, et cette erreur lui aura donc été fatale. Cinq autres complices sont également toujours recherchés activement par la police. Si les bitcoins en question existaient bel et bien, Shakoor les aura emmenés avec lui dans la tombe… Insaisissables, mais à quel prix ?