Crypto-trading : une liste noire contre les mauvais acteurs ?

Entre les schèmes de classiques Pump & Dump qui ont régulièrement essaimés dans l’histoire de la cryptosphère, et les diverses accusations portant sur le degré de liquidité réel offert par les différentes plateformes de change, il faut admettre que le trading cryptomonétaire a pour l’heure une réputation plus houleuse que ses grands frères des marchés plus traditionnels. Dans une perspective d’auto-régulation plus efficiente, d’importants acteurs du trading crypto se sont récemment réunis à Chicago pour accorder leurs violons.

Les gros bonnets et leurs propositions

Parmi les 35 sociétés présentes à cette réunion ce mardi 7 mai, l’on pouvait par exemple compter Galaxy Digital (de Mike Novogratz), Cumberland (DRW Holdings) ou encore Ripple (émettrice du XRP).

Ces acteurs majeurs du marché crypto ont discuté de la création d’une liste noire qui répertorierait les acteurs néfastes, connus pour avoir manipulé les cours, ou encore qui renieraient leurs engagements de probité dans la gestion de leurs activités de trading.

Parmi les autres sujets de discussion, les divers processus de KYC (Know Your Customer) ont également fait l’objet de débats, dans l’optique d’un milieu qui viserait une forme d’auto-régulation : les entreprises réunies ont ainsi évoqué la possibilité d’établir une norme commune pour vérifier l’identité des clients, ainsi que la provenance des fonds.

La Crypto OTC Roundtable Asia (CORA) – qui avait tenu une réunion similaire en janvier avec les seuls acteurs asiatiques – a aussi évoqué la diffusion de listes nominatives des différents acteurs qui ne respecteraient pas leurs obligations d’opérations sur produits dérivés (principalement en ce qui concerne les contrats à terme).

Des paroles, avant les actes ?

De la théorie à la pratique, ces différentes règles seront certainement plus difficiles à mettre en place en pratique qu’en théorie. Mais la volonté commune de grands acteurs financiers de la cryptosphère d’apporter un cadre normatif plus proche de celui appliqué à la finance traditionnelle sur ce marché encore émergent pourra – selon les acteurs – sembler être un bon signe.

« La volonté des fonds de trading [de cryptos] de travailler ensemble à l’élaboration de normes communes est de bon augure pour l’avenir. (…) Bien que les progrès soient lents, la CORA et des initiatives comme celle d’aujourd’hui aident à initier des ponts entre les cryptoactifs et la finance traditionnelle », Yoshi Nakamura, de l’équipe commerciale de Galaxy Digital

Cette ébauche d’auto-régulation à l’échelle mondiale du trading crypto peut certes audacieuse, mais elle va indéniablement dans la bonne direction. L’avenir nous dira dans quelle mesure cette initiative sera porteuse d’actes, et leurs conséquences réelles pour l’utilisateur lambda en terme de garanties et de contreparties.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.