Mark Karpelès est un homme d’affaires et programmeur informatique d’origine française, connu pour avoir été le PDG de la plateforme d’échange de cryptomonnaie Mt. Gox. Né à Chenôve, près de Dijon, le 1er juin 1985, Karpelès baigne très jeune dans l’informatique qui révèle rapidement son potentiel en plus d’être une passion pour lui. Il arrête ses études après le bac pour se lancer dans la vie active.
Il commence par travailler chez Linux Cyberjoueurs à Paris à partir de 2003 en tant que développeur et monte en parallèle un hébergeur de site nommé FF.ST. En 2005, diverses circonstances l’amènent à démissionner de chez son employeur qui a racheté FF.ST à bas prix. En partant, Mark Karpelès vole des données clients à ce dernier et détourne un de ses sites internet, faits pour lesquels il sera condamné à un an de prison avec sursis et 45 000 euros de dommages-intérêts en 2010.
Il enchaîne ensuite les expériences professionnelles chez Fotovista (Pixmania) puis Nexway où il laisse une très bonne image à ses employeurs.
Il s’envole pour le Japon en 2009 pour fonder une société spécialisée dans l’hébergement et le développement web qu’il appellera Tibanne.
En 2011, il découvre Bitcoin grâce à un client de Tibanne qui lui propose de le régler avec cette cryptomonnaie. Rapidement convaincu par le potentiel de Bitcoin, il devient actionnaire majoritaire de Mt Gox (88% des parts) en 2011, l’une des premières plateformes d’échange de cryptomonnaies.
La plateforme connaît alors un véritable succès avec un afflux massif de client. En 2013, Mt Gox compte plus d’un million de clients et gère environ 80% des échanges mondiaux de BTC.
Karpelès participe à la création de la Fondation Bitcoin en 2012, à laquelle il fait un don de 5000 bitcoins.
Malheureusement, l’histoire n’est pas toute rose, car Mt Gox subie depuis longtemps des séries de piratages. La société connaît aussi des déboires avec la justice, et se fait notamment saisir 5 millions de dollars par le gouvernement américain en 2013.
Le 25 février 2014, Mt. Gox subie une attaque informatique qui entraîne la perte de près de 850 000 bitcoins, d’une valeur d’environ 450 millions de dollars à l’époque. Mt Gox annonce sa faillite quelques jours plus tard et Karpelès démissionne.
Ce dernier commence par affirmer que les bitcoins ont été volés en raison d’une faille de sécurité dans le logiciel de Mt. Gox, mais il apparaît rapidement que la situation est beaucoup plus complexe que cela.
À partir de ce moment-là, Mark Karpelès fait face à de multiples procédures judiciaires. Il est d’abord assigné à comparaître à Washington par le Trésor des USA en avril 2014. Il ne s’y rend pas.
La même année, le Tribunal de Grande Instance de Pontoise lance une procédure à son encontre pour escroquerie et abus de confiance.
En août 2015, il est arrêté au Japon et inculpé pour fraude et détournement de fonds (2.3 millions d’euros). Il est immédiatement emprisonné et restera en détention pendant 10 mois an avant d’être libéré sous caution en juillet 2016. Il perd plus de 30 kg durant son séjour en prison qui l’éprouve beaucoup.
Bien qu’il clame son innocence depuis le début, il finit par être condamné à 2 ans et demi de prison avec sursis en mars 2019. Aujourd’hui encore, des zones d’ombre subsistent dans cette affaire.
Karpelès a été très critiqué pour sa gestion de la crise de Mt. Gox, et détesté par une bonne partie de la communauté crypto pendant un temps, notamment ceux qui y ont perdu leur argent. En 2019, il lançait un AMA sur Reddit pour s’expliquer. Les victimes ne sont pas encore toutes indemnisées à l’heure actuelle.
L’affaire Mt. Gox a eu un impact considérable sur l’industrie des cryptomonnaies, suscitant des préoccupations quant à la sécurité et à la réglementation des échanges de bitcoins et d’autres actifs numériques. La chute de Mt. Gox a également entraîné une baisse importante du prix du bitcoin à l’époque, bien que la cryptomonnaie ait depuis récupéré et atteint des sommets historiques en 2021.