La monnaie « ne peut pas être privée » selon le gouverneur de la Banque de France

On connait depuis longtemps l’hostilité de la Banque de France (BdF) envers Bitcoin et les cryptomonnaies. Le stablecoin Libra de Facebook n’échappe d’ailleurs pas, lui non plus, à cette hostilité. Les dirigeants de la BdF semblent par contre très intéressés par la mise en place une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) pour la zone euro. Serait-ce pour mieux avoir la mainmise dessus ?

Lors d’un entretien sur France Inter ce 25 janvier, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a été interrogé sur les inquiétudes que pouvaient procurer des projets de monnaies privées comme Libra aux banques centrales.

Le gouverneur de la banque semble catégorique à ce sujet :

« La monnaie ne peut pas être privée, la monnaie est un bien public de souveraineté ».

De telles monnaies numériques devraient être émises seulement par les banques centrales, selon lui.

François Villeroy de Galhau
François Villeroy de Galhau

M. de Galhau remarque que de plus en plus de pays, notamment d’Europe du Nord, voient leur nombre de transactions en argent liquide diminuer. Mais il considère que seule la Banque de France et la Banque centrale européenne (BCE) peuvent apporter la « sécurité » (la garantie) nécessaire à l’utilisation de ces monnaies numériques comme alternative au cash.

C’est dans cette optique que 19 banques nationales (dont la BdF) travaillent de concert avec la BCE dans un projet de MNBC européenne. Le gouverneur précise qu’il est question « de faire des expérimentations et d’étudier » la faisabilité d’une monnaie numérique dans la zone euro.

Le pouvoir de battre monnaie était un privilège royal ou seigneurial avant d’être remis aux mains des banquiers. Le choix de sa monnaie n’a jamais été offert au citoyen, mais Bitcoin et les cryptomonnaies sont venus bouleverser cet état de fait. Un euro numérique sera-t-il plébiscité pour sa « sécurité », ou les citoyens y verront-ils une perte de liberté, liée à la transparence totale de leurs transactions ?

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.