e-NIGMA : un outil franco-autrichien de surveillance des blockchains
Les pays du monde entier, et ceux du G20 en premier lieu, souhaitent mettre en place des législations – et surtout un cadre de surveillance strict – pour les cryptomonnaies et autres actifs numériques. Mais pour suivre ces directives de conformité, les acteurs du secteur manquent encore d’outils en la matière. C’est ce à quoi une startup française et un institut de recherche autrichien souhaitent remédier, avec l’outil « e-NIGMA ».
Une coopération franco-autrichienne pour de l’analyse on-chain
C’est par un communiqué de presse commun, publié ce 25 février, que la startup française d’intelligence économique et d’analyses blockchain NIGMA Conseil et l’Institut autrichien de technologie (AIT) ont annoncé la signature de leur nouvel accord de collaboration dans le projet e-NIGMA.
Cette solution de mise conformité est présentée comme un outil de surveillance et d’analyse spécialisé sur les blockchains. Il vise à permettre aux sociétés liées au secteur des cryptoactifs (principalement les PSAN et les banques) de mener des enquêtes sur l’identité de leurs utilisateurs (le KYC, ou « Know Your Customer« ) et le respect des lois anti-blanchiment d’argent (AML) – mais il est également destiné à être utilisé par les forces de l’ordre dans le cadre de leurs enquêtes.
La collaboration entre NIGMA Conseil et et l’AIT permettra de développer l’outil et de l’améliorer, notamment en ajoutant de nouvelles blockchains analysées, telles Ethereum, Ripple, Litecoin et même ZCash.
« La synergie entre un institut de recherche universitaire européen de premier plan et notre équipe de développeurs a permis de mettre en place les outils les plus innovants pour lutter contre la criminalité financière en monnaie numérique. » Fabien Tabarly, PDG de NIGMA Conseil
L’obligation croissante de conformité pour les crypto-entreprises
La plateforme e-NIGMA s’appuie elle-même sur la plateforme open-source GraphSense de l’AIT. L’institut, basé à Vienne, a bénéficié d’une subvention de 5 millions d’euros de l’Union européenne pour « atténuer la criminalité liée aux cryptomonnaies ».
Cet outil recueillera et analysera des données provenant à la fois de l’Internet « classique » et du Dark Web (hors de portée des moteurs de recherche traditionnels).
e-NIGMA offrira plusieurs fonctionnalités avancées aux gestionnaires d’actifs numériques pour s’assurer de leur conformité réglementaire vis-à-vis des lois sur le KYC et l’AML, dont notamment :
- L’évaluation facile des risques de conformité d’un profil grâce à un score de risque;
- Le regroupement des wallets considérés comme interconnectés;
- Le marquage des wallets connus publiquement, par catégorie (crypto-exchanges, mixeurs, marchés noirs du Darknet, terrorisme, scam, hackers…) ;
- La surveillance des transactions avec des alertes personnalisables (seuils de volume d’alerte).
D’un côté, il est dommage de constater que la taxation et la régulation des cryptomonnaies semble être la principale préoccupation des gouvernements quant à nos actifs numériques préférés. Mais il reste vrai que ce genre d’outils pourront fortement aider les acteurs de la cryptosphère dans les cas de piratages, ou pour éviter d’accepter des cryptos issus d’actes illégaux. Un mal pour un bien ? L’avenir nous le dira.