« Les blockchains, la base du monde d’après » – L’étrange projet blockchain de Microsoft sur Xbox
Blockchain ou base de données centralisée ? – Avec la nouvelle euphorie qui commence à entourer la cryptosphère, ce qu’on surnomme amicalement le « blockchain bullshit » fait de nouveau la une. Ernst & Young et Microsoft annoncent ainsi qu’une blockchain permettra aux partenaires de jeux Xbox, et aux artistes en général, de mieux gérer leurs contrats de droits d’auteur.
Des paiements de droits d’auteur automatisés
Dans un communiqué de presse paru ce 24 décembre, la firme Ernst & Young LLP (EY) et la société Microsoft annoncent qu’elles ont étendu la solution basée sur la blockchain Azure de Microsoft pour la gestion et la perception des droits d’auteur.
Les 2 entreprises expliquent que cette solution élargie va réduire le temps de traitement de 99 %, avec un calcul des droits d’auteur en quasi temps réel.
L’application blockchain serait alors capable de traiter 2 millions de transactions par jour, soit un peu plus de 23 transactions par seconde.
Cette mise à jour concerne le secteur des jeux vidéo Xbox de Microsoft, mais aussi son réseau d’artistes, de musiciens, d’écrivains et d’autres créateurs de contenu.
Lors de cette mise en service, nous avons réussi à générer la première série de paiements des partenaires en utilisant la technologie des blockchains et des contrats intelligents. Cette solution élargie permettra de rationaliser les processus financiers et opérationnels (…). Nous nous réjouissons de continuer à étendre cette solution à l’ensemble de notre écosystème de paiement de droit d’auteur, en améliorant nos processus et en poursuivant notre voyage vers la finance moderne. »
Luke Fewel, directeur général des Opérations financières mondiales de Microsoft
Blockchain, transparence, IA : une triade dangeureuse
Cette amélioration de la solution Microsoft Azure repose notamment sur la numérisation des contrats pour une création de droits d’auteur plus rapide grâce à l’intelligence artificielle (IA).
La blockchain propriétaire permet, quant à elle, de gérer « en toute transparence » les relevés et les factures liés aux droits d’auteur et d’en faciliter le suivi. Des avantages qui font dire à Paul Brody, responsable mondial du secteur Blockchain d’EY :
« Les blockchains pourraient bien devenir la colle qui numérise les interactions entre les entreprises. Cette mise en service représente un autre grand pas sur cette voie, en étendant le niveau d’automatisation et l’optimisation du temps de traitement tout au long du processus (…) »
Pour conclure, rappelons que la blockchain Azure de Microsoft n’est pas publique, mais est gérée de près par Microsoft et ses partenaires. Sur ce genre de blockchain de consortium, le risque de contrepartie est bien réel, tout comme les menaces sur la vie privée et le respect des données personnelles.