Affaire Vinnik : l’interrogatoire des autorités françaises qualifié d’illégal

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L’avocat d’Alexander Vinnik, suspect d’origine russe soupçonné d’avoir tenté de blanchir entre $ 4 et $ 9 milliards via l’ancien exchange BTC-e, qualifie l’interrogatoire de son client comme ‘fake’. Les autorités françaises en charge de l’investigation n’avaient pas eu l’autorisation en aval de questionner Vinnik ce mardi 28 août.

Episode Vinnik 4.0

Si certains crypto-enthousiastes ont eu la chance de souffler durant cet été avant de reprendre de plus belle en cette rentrée 2018, d’autres ne pourront pas en dire autant. Encore moins les personnes menacées d’assassinat au poison, celles-ci étant soupçonnées de faire partie du groupe ayant piraté le fameux site Mt. Gox. Ces personnes n’ont en fait qu’une seule et même identité, répondant au nom d’Alexander Vinnik, citoyen russe qui aurait du être extradé une première fois vers la France, car accusé d’avoir escroqué des milliers de personnes, dont une centaine de français. Il n’a finalement été extradé ni vers les États-Unis en octobre dernier, ni vers la France, ce dernier était censé retourner dans son pays natal après que le procureur général de Russie ait sollicité par deux fois son extradition vers la Fédération.

Vous l’aurez bien compris, le dossier que traite actuellement la Cour Administrative d’Appel de Thessaloniki n’a rien de simple… L’avocat de la partie adverse, Timofey Musatov, (Alexander Vinnik a deux avocats, l’un Grec – Ilias Spirliadis, l’autre russe, Timofey Musatov) a relaté à la presse russe (Известия – Izvestia) que Vinnik aurait été informé des chefs d’accusations pesant contre lui par la police française sur place. Néanmoins, cette dernière n’avait aucunement engagé les procédures nécessaires pour s’entretenir avec l’accusé. L’avocat a alors qualifié cette opération comme un “interrogatoire illégal”. Selon Izvestia, des diplomates russes sont entrés en contact avec Vinnik et ses avocats et suivent l’affaire de très près.

Violation des droits

Le média russe rapporte que :

« le soi-disant interrogatoire a été initié par le procureur en charge du dossier basé à Paris. Cette même justice française tente donc de renforcer ses positions contre Vinnik » Известия – Izvestia.

Dans une interview avec ce même journal, le suspect soutient que Paris exigerait en fait son extradition vers la France pour pouvoir ensuite l’extrader vers Washington. Son avocat russe attire l’attention sur ces faits récents, estimant que son client a été déchu de ses droits. Il tient également à noter que la manière dont ce “faux interrogatoire” a été mené était tout simplement illégale, étant donné que seule la justice grecque pouvait diriger cette procédure sur le territoire grec ; cela n’a pas été le cas. Musatov s’interroge alors sur l’origine de l’intervention des Français, car ces derniers ne disposent pas des « autorisations adéquates ».

Une date a été fixée afin que la Russie et la France s’entretiennent et parviennent à un accord concernant l’arrestation et l’extradition de Vinnik. Un nouveau procès aura alors lieu ce mardi 4 septembre, et la Grèce pourrait alors bien avoir le dernier mot. L’avocat de la défense a déclaré que c’était la première fois qu’il assistait à une telle bataille juridique entre trois pays désireux d’arrêter une seule et même personne.

La meilleure défense pour Alexander Vinnik, serait-elle l’attaque ?

Sources : Известия ; BitcoinExchangeGuide ; CoinTelegraph || Images from Shutterstock

Jean-Armand Figeac

Jean-Armand est basé à Zürich et travaille depuis 2018 comme Consultant Blockchain pour l’entreprise phare du marché suisse des télécommunications . Son parcours dans la Fintech a débuté en 2016 comme analyste risque de crédit au sein d’une start-up Zurichoise. Il a oeuvré de nombreuses années pour diverses entreprises internationales de renom, des PME et TPME sur trois continents durant ces dix dernières années. Diplômé d’un Master en Banque et Finance de l'Université de Lucerne, Jean-Armand passe la majeure partie de son temps libre à perfectionner ses connaissances dans les langues étrangères telles que le russe, le swahili, l’arabe et l’allemand.

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